Caserne Colonel BOURGOIN (Camp de Meucon)
Un souvenir que beaucoup d'anciens pourraient connaître...
Historique du camp de Meucon
Les terrains qui forment l'actuel camp de Meucon sont marqués par l'histoire de la Bretagne sud. Bien avant l'invasion romaine, les hommes occupèrent le site et y laissèrent leurs empreintes. En effet, la découverte et l'étude de deux dépôts, l'un dans l'enceinte du camp et l'autre à proximité, permirent de dater cette présence vers 700 à 900 ans avant J-C. Les romains, dont le réseau de voies couvraient la Gaule encadrèrent l'emplacement du camp par les voies Darioritum (Vannes), Condate (Rennes) et Darioritum Fanum Martis (Corseul). Cette dernière passait à l'endroit de ce qui est de nos jours la cité cadres. Le présent système cadastral a gardé l'empreinte de cette voie, puisque son tracé sépare les communes de Monterblanc et de Loqueltas. la toponymie laisse à penser qu'une ceinture de fortifications protégeait Darioritum, cette ceinture aurait été édifié sous Marc Aurélien. En effet on trouve au nord du camp mangoro (en breton: mango=mur), et l'est Mangolérian (érian, lérian=aurélien). Près de Mangolérian, les vestiges du camp de césar, qui dominent la baie du Morbihan, sont encore très visibles. sautons les siècles et des générations, le moyen-âge et les seigneurs bretons, le rattachement de la Bretagne à la couronne royale, c'est la fin du 18ème siècle qui attire notre attention.
• En 1795: Le général Bonaparte, rendant visite au général Hoche, aurait planté sa tente à 500 mètres de l'actuel PC du
camp, au lieu dit "Ty-Bonaparte" (Ty=maison, abri). Le proche hameau de Mongolérian fut le théâtre de durs affrontements et de sanglants épisodes de la Chouannerie. Ce n'est que quelques décennies plus tard que fut créé le camp de Meucon.
Après la défaite de Sedan, des garnisons de l'Est furent installées en Bretagne. Une voie de chemin de fer fut construite
pour transporter les troupes et les ravitailler, d'où le nom du "Terminus" bien connu de certains.
• 1876: Le camp de Meucon est acquis par expropriation pour servir à l'entraînement des unités d'infanterie et d'artillerie, dont
les portions centrales sont basées à Vannes (116ème RI, 28ème et 35ème RA). Décrets des 28 mars et 18 juillet 1876.
• 1917-18: Des brigades d'artillerie américaines et canadiennes viennent s'entraîner sur du matériel français, avant d'être
engagées sur le front. Durant cette période, près de 6000 hommes vivent sur le camp.
• 1940-45: L'armée d'occupation allemande s'installe sur le camp et crée le terrain d'aviation.
• En février 1945: une école de cadres est ouverte à Rouffach pour former des sous-officiers qui rejoindront leurs unités (1ère
armée) engagées dans les campagnes d'Allemagne et d'Autriche. Le 1er janvier 1946, de Lattre crée sept nouvelles écoles:
Saint-Maixent, Ondres, Audinac, Uriage, Langenargen, Cherchell et Meucon. Celle de Meucon est ouverte le 1er avril 1946
et elle est dissoute le 1er novembre de la même année après avoir formé deux promotions de stagiaires.
• 1946-1954: Le camp sert à la mise sur pied et à l'entraînement des bataillons commandos coloniaux parachutistes
destinés à l'Indochine.
• 1954-62: Le 5ème régiment de cuirassiers remplace les parachutistes coloniaux.
• 1963: Installation du 3ème RIMa et du RICM dont les portions centrales sont à Vannes.
• 1er juin 1975: Création de la 11ème Cie du 3ème RIMa (Instruction). La CB (compagnie de base) garde uniquement le soutien du camp.
• 1980: Installation d'une compagnie du bataillon du matériel de la division d'infanterie de marine (9ème BMDIMa), stationné à
Nantes.
• 4 octobre 1987: Inauguration de la chapelle Saint-Louis et Saint-Michel.
• 1992: Le camp prend l'appellation de "caserne Bourgouin".
• 1996: Départ de l'escadron d'instruction du RICM et arrivée du bataillon médical du 9ème RCS de Nantes.
• 1999: Départ de la compagnie du matériel du BMDIMa.
• 2000: Départ du bataillon médical pour La Valbonne (Rhône) et de la CEA du 3ème RIMa qui rejoint la portion centrale.
• 2003: Départ de la 11ème compagnie d'instruction du 3ème RIMa pour la portion centrale et fermeture du mess.
• 2004: Création d'un village de combat.
Colonel Pierre Bourgouin
1907- 1970
Né le 04 décembre 1907 à Cherchell en Algérie, le colonel Pierre Bourgouin effectue son service militaire en 1928 au 3ème régiment de tirailleurs algériens où il est nommé sous-lieutenant de réserve. Promu lieutenant en 1938, il rejoint les Forces Françaises Libres en juin 1940 où il est affecté au bataillon de Marche n°2 pour prendre le commandement du groupe franc.
Capitaine en décembre 1941, il s'engage comme volontaire à Londres aux Forces Françaises Libres. Mis à la disposition du général commandant les Forces Aériennes Françaises Libres, il est détaché aux services secrets britanniques, puis muté au 4ème bataillon d’infanterie de l’air.
Il participe à la campagne de Syrie où il est blessé une première fois et à celle de Tripolitaine.
Avec la 1ère brigade, il combat en Lybie et en Tunisie où, le 23 février 1943 il est très grièvement blessé. Pris à partie par l’aviation et l’artillerie ennemies au retour d'une mission de reconnaissance, il a le bras droit arraché, le bras gauche fracturé et la cuisse droite ouverte. Portant 37 traces de blessures, il se dissimule pendant 6 heures pour échapper à l'ennemi.
Amputé du bras droit, il prend néanmoins le commandement du 2ème régiment de chasseurs parachutistes en mai 1943. Il est nommé commandant en Juin 1943.
Parachuté à la tête de son régiment sur les landes bretonnes en juin 1944, il rassemble autour de lui plus de 10 000 résistants et pendant deux mois, anime les forces de l’intérieur. Il prend une grande part dans le succès de l’offensive alliée et est à l’origine de la libération de départements bretons.
En août 1944, il reçoit la mission de couvrir, avec son régiment, le flanc droit de l’ armée américaine dans sa marche à l’est et en septembre, à la tête des troupes, il attaque une colonne allemande de 18 000 hommes qui remontait du sud-ouest. A Saint-Pierre-le-Moutier, il capture 3 000 allemands et s'empare d'armement et de matériels en nombre considérable. Il participe ainsi à la reddition finale des troupes ennemies.
Promu lieutenant-colonel en novembre 1944, il est nommé colonel de réserve en septembre 1950. Blessé quatre fois, il est grand officier de la légion d'honneur, décoré de la croix de la libération, de la rosette de la résistance et titulaire de la croix de guerre 39-45 avec 9 palmes et 2 étoiles d'argent.
Décédé en 1970, il est enterré au cimetière de Plumelec.
Insigne de promotion des élèves officiers de réserve.
UN MONUMENT A ETE ERIGE A SA MEMOIRE ET INAUGURE LE 3 DECEMBRE 1992 DANS LA CASERNE QUI PORTE SON NOM SUR LE CAMP MILITAIRE DE MEUCON.